23e SEANCE

Ce matin, j' ai rendez-vous avec ma sophrologue, Clémentine.

Je suis impatiente .

Impatiente parce que je sais que c' est l' heure , que je suis prête à reconstruire mon puzzle.

Je traverse la place de Beaune, glaciale et m' engouffre dans la petite rue Carnot. Clémentine est tout près.

Il fait un froid de canard...

Je sonne.

Une voix enjouée à l' interphone : _ " Entrez, Stéphanie ! "

Je monte le très bel escalier jusqu' au deuxième étage.

Ici, je me sens bien,  c' est un peu comme chez moi.

La porte est grande ouverte.

Clémentine m'accueille, les bras ouverts et un sourire qui en dit long...

Tout cela me réchauffe déjà.

Nous nous installons l' une face à l' autre, et le temps n' est plus un ennemi....

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La salle est presque vide lorsque j' arrive ce soir.

Tout est calme.

L' infirmier-humoriste m' accueille comme à son habitude, avec son plus beau sourire.

Il a  l' air fatigué...

La séance passe vite.

Je repense à tout ce qu' on s' est dit avec Clémentine ce matin.

Avec elle, c' est comme si j' étais passée à la pompe à essence...

Je suis reboostée de carburant, d' énergie !

J' ai mal pourtant...

Je rentre et trouve une maison où règne  le silence.

Les enfants sont chez leurs grands-parents...

Le silence ça fait du bien quand on souffre...

Il permet de se recentrer un peu plus sur soi,

De se concentrer sur les choses à abattre,

De se détendre pour apaiser les douleurs....

Pour les enfants , c' est bien aussi un bol d' air...

Ce ne sont que des enfants, et on ne peut décemment pas leur demander , en continu, de se taire ou d' aller jouer plus loin.

Ce ne sont que des enfants, et  j' aimerais les épargner.

Ce sont mes enfants....